La petite curiothèque [0]

Avec la régularité d’une horloge un peu détraquée, certains visiteurs de l’antre poussiéreuse qui me sert de clapier se figent devant ma bibliothèque [1], pour me lancer d’une voix forte et claire : « ah, bah tiens, t’aurais pas un bon bouquin à me conseiller, là ? »

Un bon bouquin ? Diantre. Un seul ? Certainement pas, sinon, pourquoi aurais-je une bibliothèque ? Devrais-je suggérer quelques ouvrages que je ne saurais par où commencer : des bédés, des essais, des romans, tant et tant m’ont secoué, m’ont canalisé, m’ont stimulé, m’ont détourné de mes chemins…

Car au fond, le « bon bouquin » n’est pas forcément l’ouvrage brillant qui nous instruit ou le récit génial qui nous transporte. Ce peut être un grossier salmigondis duquel l’esprit agile parvient à retirer un fragment à son goût du moment… Hé oui, mes petits potes, les voies de la curiologie sont ainsi pavées d’ouvrages tantôt étonnants, tantôt effarants, qui édifient la réflexion et aiguisent les points d’interrogation autant que ceux d’exclamation.

Flatté d’être sollicité comme « conseiller littéraire », je me sens alors un peu obligé de proposer à mon hôte quelques honnêtes jalons du labyrinthe de la curiosité, dont j’aurais plaisir à partager l’intelligence. De ces livres qui mériteraient d’intégrer une collection d’éditeur à inventer, et qui honorerait la lettre et l’esprit de cette citation (dont j’ai oublié l’auteur) : le savoir est une chose trop précieuse pour ne pas être partagé

Bien sûr, aucun livre n’est parfait, et aucun ne saurait non plus répondre à toutes les attentes, à tous les besoins… Et à essayer d’être exhaustif, on oublie souvent l’essentiel. Aussi ne me mets-je généralement aucune espèce de pression : mon doigt parcours un rayonnage accessible, et j’improvise une sélection pas trop malhonnête, en me disant que si j’en oublie, c’est pas bien grave, on en reparlera la prochaine fois si j’y pense.

Trêve de prolégomènes, vous l’avez compris, je vais vous proposer avec une consciencieuse irrégularité de telles suggestions littéraires, espérant que vous me renvoyiez la pareille dans les commentaires ou via les réseaux sociaux, pour parfaire mon éducation de curiologue presque bien élevé. Pour constituer mes sélections, aucune autre méthode que ma mémoire ou le coup d’œil que je pourrais jeter à mes étagères [2]; et aucun autre critère que le souvenir de mon enthousiasme, peut-être un peu altéré par le temps. Il y aura du très très bon et du très bon, parfois du simplement bon [3]. Les notices seront le plus souvent brèves, mais pas forcément, parce que des fois voilà. A vous de vous laisser attraper, à moi de ne pas décevoir vos appétits.

La première sélection est à découvrir ici.

Dans un futur lointain, les icônes ci-dessous seront cliquables pour vous mener vers les sous-sections idoines, mais pour l’heure, non. Mais je suis un garçon prévoyant.

Bien amicalement,

@curiolog

📚 🎬📻🎲👾

[1] La curiothèque contient surtout des livres, enfin je crois. Mais pas que, ça c’est sûr. Le même texte d’introduction fonctionne aussi bien pour les dévédés que pour les jeux de société, pour les fictions sonores que pour les jeux vidéos, et puis pour les blog(ue)s, à quelques détails près; aussi, je vous épargne d’autres introductions d même tonneau, mais je n’en pense pas moins (et en ferais tout autant, c’est-à-dire que la curiothèque contiendra de tout).

[2] Ce faisant, certaines listes risquent d’être thématiques (car je range mes bouquins par thèmes, en tout cas quand je les range), sans toutefois être exhaustives (car même quand je range…).

[3] Quant à constituer sur ce blog une anti-liste, regroupant de mes plus grandes déceptions littéraires, des livres à éviter à tout prix, les torche-culs les plus abjects qui aient pu transitoirement souiller mes-doigts-mais-pas-mes-fesses-parce-même-pas-imprimés-sur-du-papier-hypoallergénique, j’y songe, car c’est tentant, mais ce ne sera pas ma priorité, car j’avoue craindre d’ouvrir une brèche qui se révèlerait être un gouffre.

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