« Médecines alternatives et complémentaires » : qu’est-ce qui marche ?

Le voici, le voilà, tout beau, tout chaud, dans toutes les bonnes librairies (et donc probablement pas dans la boutique ésotérique du coin de votre rue) : mon second livre paraît ce jour aux éditions Les Arènes ! Un opus à quatre mains, puisqu’il est le fruit d’une collaboration avec l’excellente Alexandra Delbot, ma consœur journaliste scientifique à France Culture.

Le sujet de cet essai, vous le connaissez, puisque c’est le titre de ce billet (duh).

Les pratiques de soin non-conventionnelles (PSNC), que ses défenseurs et promoteurs aiment à appeler « médecines alternatives et complémentaires », ont le vent en poupe. Ce n’est même pas un vent, c’est un mistral, une tramontane ! Mais la bonne métaphore n’est peut-être pas météorologique : c’est une jungle. Entre les pratiques franchement brindezingues, celles qui incorporent et mélangent du bon et du franchement mauvais, celles qui ont une efficacité objectivée sans aucun lien avec les justifications théoriques poussées par leurs promoteurs, celles dont les dangers sont immédiats, celles pour les risques sont plus indirects ou plus systémiques… Bref, il était temps de faire un vrai travail de fond, pour répondre à cette (double) question que tant de gens se posent, et que tant d’autres devraient se poser : qu’est-ce qui marche et, surtout, qu’est-ce que ça veut dire « ça marche » ?

Sur 400 PSNC recensées en amont de l’enquête, nous en avons retenu une trentaine (certaines sont réunies dans un même chapitre). D’où viennent-elles (vraiment) ? Que revendiquent leurs promoteurs (que ce soit justifié ou non) ? Comment se pratiquent-elles ? Que dit réellement la littérature scientifique de qualité (sur plusieurs gros sujets, on a disséqué les méta-analyses, certaines illustrant à merveille l’adage anglophone « garbage in, garbage out »…) ? Quels sont les principaux risques identifiés ?

Autant vous dire qu’il y a eu du travail, et que nous n’étions pas trop de deux pour l’abattre. Ce projet éditorial est l’une des principales raisons de la mise sur « pause » de ce blog l’an passé… Je pense que le résultat méritait d’avoir délaissé un peu ces colonnes numériques. Vous en serez seuls juges. Mais je n’ai guère de doute concernant le fait que les aficionados de Curiologie.fr y retrouveront leurs petits, en s’émerveillant du fait qu’ils ont bien grandi. Je pense à l’un des billets les plus populaires du site, le (bref) article sur l’acupuncture : je me suis replongé dans toutes les sources historiques, décortiqué toutes les méta-analyses publiées depuis la dernière mise-à-jour… pour un résultat incomparablement plus précis, plus complet, plus curiologique que jamais ! Le reste du livre est à l’avenant, et j’espère que ce bel ouvrage, né des efforts conjugués d’Alexandra Delbot et moi-même, sous la houlette de Nicolas Martin himself (la Méthode Scientifique de France Culture… oui, oui !) vous plaira !

Ce livre est important pour nous. Il comble un vide éditorial béant, en offrant enfin au grand public un manuel simple et accessible, qui synthétise le vrai état des connaissances sur ces questions loin d’être triviales. Puisse ces deux-cent-et-quelques pages aider chacun à faire ses choix de santé de manière éclairée.

Bonne lecture ! Et vous vous doutez bien que je vous reparle de tout cela, plus en détail, dans les jours prochains…

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