Les anticonférences du Pr S. Crow : déconstruire les discours fallacieux

Le professeur Stephen Crow est un expert en tout… et surtout en n’importe quoi. Arnaqueur génie autodidacte, il s’autoproclame spécialiste en paléontologie, en ethnologie, en mathématiques, en physique quantique, et prétend cuire les nouilles comme personne.

Sa méthode de travail est simple : partir de ses certitudes et fantasmes, puis présenter comme une vérité scientifique le moindre indice qui pourrait vaguement aller dans son sens.

Venez vous faire « S. Crow »-quer par le Pr S. Crow !

Comme le rappelle les diapositives qui défilent au-dessus de sa tête tout au long de la première partie de ses anticonférences, « tout ce qui est dit est faux ». Le défi, pour le public, n’est donc pas ici de savoir « si c’est faux », mais bien « pourquoi c’est faux » !

Marathon d’arguments malhonnêtes et de demi-vérités

Le format « anticonférence » a été imaginé par « le curiologue » Florian Gouthière dans le cadre d’un projet du Muséum d’Histoire Naturelle de la Rochelle, sous l’impulsion de la conservatrice Adeline Aumont.

Une anticonférence se déroule en trois phases d’environ 10, 25 et 90 minutes.

Après avoir été accueilli et prévenu de la nature fallacieuse du discours à venir, le public découvre durant dix minutes la logique improbable du plus grand des menteurs, le professeur « S. Crow ». Sa conférence mérite d’y prêter beaucoup d’attention, puisqu’elle condense les (mauvais) arguments les plus fréquemment employés sur une thématique donnée.

Durant les 25 minutes qui suivent, les membres du public échangent par petits groupes autour d’un extrait de cette improbable conférence. Puis l’on reprend le texte depuis le début. C’est désormais au public d’y aller de son commentaire et de ses critiques !

Durant cette dernière phase, Florian Gouthière reprend sa casquette de médiateur et journaliste scientifique. Son rôle est alors celui d’un facilitateur, puisque les échanges ont surtout lieu entre les « débunkers » et un(e) vrai(e) spécialiste du sujet traité.

De vrais experts pour aider à déconstruire les discours fallacieux

En mai 2019, la question des sciences de l’évolution a ainsi été traitée sous le format anticonférence avec la complicité de l’excellent Guillaume Lecointre, du Muséum National d’Histoire Naturelle. Le Pr S. Crow nous y démontrait que les diplodocus sont « bien évidemment » contemporains des humains…

En novembre 2019, la seconde anticonférence de La Rochelle a porté sur la (pas si) mystérieuse île de Pâques, avec l’aide inestimable de l’ethnologue Hélène Guiot. Le Pr S. Crow nous y révélait, « preuves indubitables » à l’appui, que les Pascuans n’ont jamais pu atteindre l’île par leurs propres moyens (et accessoirement que les extra-terrestres qui les ont transportés là reviendraient nous visiter dans le courant du XXIIe siècle).

Une synthèse exigeante des fadaises les plus séduisantes

La rédaction du texte d’une anti-conférence exige d’écouter des heures et des heures de conférences pseudo-scientifiques, mais aussi d’identifier les mécanismes qui peuvent les rendent convaincantes.

Le public est souvent surpris d’apprendre que les thèses folles défendues par le Pr S. Crow sont inspirées d’authentiques conférences de charlatans. La stupeur est d’autant plus grande lorsque eux mêmes partagent certaines des idées reçues sur lesquelles se fondent les raisonnements fallacieux qui leur sont présentés !

Les représentations erronées de ce que sont/font les sciences forment un terreau de choix pour les pseudo-sciences… Les anti-conférences constituent un moyen original de comprendre en quoi consiste le véritable travail des scientifiques… par contraste avec les méthodes très douteuses des professionnels du faux mystère !

De prochaines anti-conférences sont en préparation… Surveillez nos réseaux sociaux pour connaître les prochaines thématiques et les prochaines représentations !