C’est à celui qui affirme l’existence d’un fait extraordinaire d’en apporter la preuve

Avaler du jus de citron en sautillant dans la position du poirier tout en récitant des poèmes afghans ? Peut-être, oui, peut-être que cette méthode, apparue en rêve à ce type qui fait des vidéos sur Internet, peut guérir la grave maladie dont souffre mémé.

Mais…

… jusqu’à ce que cette charmante intuition soit rigoureusement mise à l’épreuve des faits, méthodiquement et sérieusement testée, et validée comme une méthode vraiment efficace, il vaut mieux confier la santé de mamie à des approches plus éprouvées, et moins douteuses.

C’est à celui qui affirme l’existence d’un phénomène inconnu, d’un fait extraordinaire — autrement dit : de quelque chose qui bouleverse l’état des connaissances lentement, méthodiquement, collectivement acquises par l’humanité — d’en apporter la preuve.

Aussi, si l’on vous énonce un propos non-consensuel, en vous clamant « prouvez-moi que c’est faux » ou « prouvez moi ça n’existe pas ! », il est tout à fait légitime de répondre : « c’est vous qui affirmez que cela existe, c’est donc à vous de m’apporter des preuves de cette existence ! » Vous n’allez pas perdre votre temps et votre énergie à mener l’enquête à la place des autres, sur toutes les affirmations surprenantes qu’on vous met sous le nez (vous n’en avez clairement pas le temps…)

Un fait surprenant affirmé sans preuve ne doit pas être considéré comme « vraisemblable ». Tant que des preuves sérieuses ne vous sont pas apportées, il est tout à fait légitime, raisonnable, rationnel, de rejeter l’affirmation dans cette vaste corbeille qui contient tous les affirmations « invraisemblables a priori« .

En revanche, si on vous apporte des preuves concluantes, qui vous sont compréhensibles, que vous avez le temps d’examiner… vous vous devrez de changer d’avis ! « A posteriori » de l’examen des preuves, peut-être que vous conclurez que ce qui vous semblait « improbable » est finalement vrai !